La rue : un lieu de vie
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Le constat

Pendant des décennies, dans la seconde moitié du XXème siècle, les travaux se succèdent pour élargir la chaussée, diminuer la largeur des trottoirs, sacrifier les plantations, les rues, les boulevards sont réaménagés, les berges, les tunnels sont dédiés à la voiture, les places deviennent des parkings. Les fonctions circulation et stationnement préemptent la rue et détruisent sa fonction sociale.
L’usage de l’automobile va permettre le développement d’emplois en périphérie, la création des zones commerciales, la rupture de la continuité entre les lieux du public et l’appauvrissement de l’espace public désormais au service du déploiement de la voiture.
Un mot d’ordre : 1970 « il faut adapter la ville à la voiture »
Un bilan tragique sur le plan de la sécurité routière : en 1972 18 000 tués sur les routes et en ville, mais aussi un cortège de nuisances (pollutions sonore, visuelle, de l’air…).
La rue assure désormais dans la ville l’écoulement des voitures et le mot d’ordre « la rue pour tous » indique que la prédominance de l’automobile dans la rue doit céder la place à une rue qui, en tant que bien commun, doit être conçue, aménagée, organisée, entretenue pour redevenir un lieu de vie et mieux accueillir les usages multiples de promenade, flânerie, rencontre, repos, jeux qui concernent une population nombreuse non motorisée souvent vulnérable et/ou à mobilité réduite. Elle doit pour cela évoluer en renouant avec la nature et redonner également place à l’eau.
Qu’est-ce qu’une rue ?
L’étymologie donne accès à la dualité fondamentale qui caractérise la rue.La racine « str » que l’on trouve dans le verbe « sterneri » paver qui a produit les mots « street », « strada », « strasse » rattache la rue au bâtiment, à la construction.
Le mot « road » vient de ride verbe qui indique le passage d’un lieu à un autre. Le nom français rue a comme origine le mot latin « Ruya » ride, qui évoque la trace laissée par l’histoire.
La rue c’est donc d’une part un secteur prolongé de la structure urbaine bordée par des bâtiments et d’autre part un lieu de passage qui a une histoire.
Un canal de communication avec une double fonction : circulation et lien social.
Il existe bien entendu plusieurs types de rues : boulevard, avenue, ruelle, passage… mais la rue ordinaire représente l’essentiel du territoire de la ville. Large de 9 à 15 mètres elle possède le plus souvent une chaussée avec dessous un égout, des caniveaux et, d’autre part, des trottoirs réservés aux piétons.
La rue est bordée d’habitations, de magasins, d’ateliers ou d’entrepôts et est jalonnée de panneaux ou d’abris pour les transports en commun : bus, tramways.
La rue met en scène un partage de l’espace. Elle organise la cohabitation de différents types de circulation, des hommes, des automobiles, des vélos, des trottinettes avec des équilibres différents qui intègrent le plus souvent le stationnement.
Sur la chaussée circulent les véhicules c’est-à-dire les voitures et les vélos qui peuvent avoir, sous la forme d’une piste réservée, un espace de circulation qui est partagé avec les « Engins de déplacement personnels motorisés » (EDPM, ex. trottinettes électriques).
Des marquages souvent accompagnés de feux de circulation sont inscrits sur le sol de la chaussée pour permettre la traversée des piétons.
Si la rue est un espace de circulation c’est aussi un lieu de vie qui permet un approvisionnement quasi quotidien dans des commerces de proximité, la promenade, la rencontre des voisins, des copains…. Lorsque la rue est vivante elle favorise une fréquentation qui se fait en marchant et il existe une corrélation entre la pratique de la marche et la qualité de l’espace-rue.
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Références
Une démarche de quartier pour apaiser la ville - Rue de l’Avenir 2023A pied d’œuvre Mettre les piétons au cœur de la fabrique de l’espace public - ADEME 2022
« Demain La rue » - Grand Lyon CAHIER 1 Benjamin PRADEL 2020.
À travers 4 cahiers sur les aménagements des villes, la cohabitation des usages, l’économie de la rue et les questions sur les mobilités, le Millénaire 3 du Grand Lyon examine comment cet espace doit être régulé.
Le premier cahier revient sur l’urbanisme dynamique, qui consiste à prendre en compte les rythmes urbains comme une donnée et un outil pour organiser et aménager globalement la ville, et plus particulièrement les rues. Sept catégories d’aménagement temporel des rues sont analysées et ouvrent des questions sur la réorganisation du partage de la rue à partir d’une gestion du temps.
Aux rythmes de la ville, l’urbanisme dynamique : Millenaire 3, Transformation urbaine
Le Dicorue Vocabulaire ordinaire et extraordinaire des lieux urbains Thierry PAQUOT CNRS Editions 2017
De la rue circulée à la rue habitée - CEREMA 2015
La marche et l’espace public - Rue de l’Avenir 2012 Depuis quelques décennies, la mobilité motorisée a marginalisé les déplacements à pied et créé un environnement trop souvent hostile et agressif pour ses adeptes, mais cette tendance n'est pas irréversible...
De la ville et du citadin - Ouvrage Collectif Editions Parenthèse 2003 Article de Marcel Roncayolo « La ville est toujours la ville de quelqu’un ».
La rue enjeux d’une culture oubliée Marcel Roncayolo - Intervention lors de la journée « La rue, production d’un espace public » Rue de l’avenir CAUE 92 15 décembre 1994
Espèces d’espaces Georges Pérec - Editions Galilée 1985. En savoir plus : « Le quartier, la rue, la place » Site Rue de l’Avenir
Supports pédagogiques
Le code de la rue - Qu’est-ce que c’est ? : le code de la rue simplifiéLa rue pour tous Guide pour un espace public apaisé synthèse- ADAV 2022
Animation interstice sur la Rue - Ecole élémentaire
Jouons ma rue CAUE 64
Comment va ma rue ? Ou comment regarder autrement sa rue La démarche de l’activité proposée sera de prendre du recul sur cet espace du quotidien qu’est
la rue et qu’on ne regarde plus, de la décrire, de l’observer et de révéler une parole sensible
sur ces lieux de vie.
Les objectifs en seront de :
- Faciliter la prise de conscience des qualités de cet espace du quotidien qu’est la rue
- Favoriser le questionnement sur ses fonctions grâce à des outils ludiques
- Faire émerger une parole sur la rue
Le mobilier de repos - Les bancs publics Guide Conseil des usagers de l’espace public Métropole de Nantes « Pouvoir s’asseoir est l’expression d’une ville aimable » Jean Paul Alain Sociologue Urbaniste Apparu avec la ville, le banc public, avec d'autres mobiliers fait partie du paysage de nos rues et places ; banal en apparence, le banc est un mobilier qui est investi d'une charge symbolique particulière, touchant à la fois, l'urbanité, les relations sociales et l'image de la ville. Au XXème siècle l'annexion de l'espace public par l'automobile a fait perdre progressivement aux espaces publics leur cohérence, leur simplicité et leur harmonie. La reconquête de l'espace public a été amorcée dans les années 90 par les grandes métropoles à l'exemple de Barcelone, de Lyon, de Paris, de Strasbourg et de Nantes qui veut témoigner d'un certaine douceur de vivre. L'évolution des modes de vie alliée aux attentes en matière de cadre de vie pose avec acuité le rôle du banc dans la composition et la convivialité des espaces publics. Le banc est porteur de multiples usages et répond à des dimensions à la fois sociales et identitaires, ouvert à de nombreux enjeux qui conditionnent la qualité de vie au quotidien.
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